Les quotidiens parvenus lundi à l’APS n’en ont que pour Alpha Condé ou presque, dont la chute fait les choux gras des journaux tous tournés vers le coup d’Etat en cours en Guinée.
Une vive tension et une confusion régnaient depuis dimanche en Guinée où des officiers des forces spéciales du pays affirment avoir capturé le président Condé, pris le contrôle de la capitale et dissout les institutions, suite à un coup d’Etat.
A ce sujet, le quotidien Vox Populi met en exergue une première déclaration des putschistes : "Ce n’est pas un coup d’Etat, mais une action inaugurale vers un Etat de droit".
Toujours est-il que selon L’Observateur, "il n’a fallu que 4 heures" aux hommes du colonel Mamady Doumbouya, commandant de ces forces spéciales, "pour déposer Condé".
Alpha Condé se trouve donc "évincé par ses forces spéciales" (L’As) et "emporté par le 3e mandat" (Tribune). Ce dernier journal semble lier la disgrâce du président guinéen à son nouveau bail à la tête de l’Etat, dont la légitimité était largement contestée dans son pays par une partie de la classe politique et de l’opinion publique.
Une idée accréditée par Tribune en ces termes : "Le +professeur qui se voyait président à vie s’apprête donc à quitter le pouvoir par une petite porte entrouverte lors de sa campagne pour un 3e mandat".
"Alpha Condé avait décidé de créer une force spéciale pour combattre le terrorisme qu’il a ensuite délocalisée, lorsqu’il s’est senti menacé", rappelle Source A, selon lequel les putschistes "doivent certainement avoir des complices, mais le troisième mandat est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase".
Kitik’ parle des leçons à tirer de la situation en Guinée en notant que "la crise (qui) étouffe les populations avec son cortège de fléaux", ajoutée aux "violations constitutionnelles, conduisent tout droit au chaos en Afrique où l’exemple du proche voisin guinéen est plus qu’une leçon à méditer du côté de Dakar".
Lii quotidien renchérit et affiche : "Encore une leçon pour les dictateurs". D’autant que le président Condé, comme relevé par L’Info, "a été arrêté dans des conditions humiliantes, les pieds nus, la chemise mal boutonnée...".
"Alpha Condé, la fin", constate Libération. Son troisième mandat se trouve pour le moins "écourté", indique Sud Quotidien, lequel fait savoir que le président guinéen déchu est en résidence surveillée, dans un lieu sûr tenu secret.
Le Soleil relève aussi que le président déchu se trouve "entre les mains des putschistes", ajoutant que l’Onu, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) "condamnent" ce "coup de force".
"C’est la fin qui était tant redoutée pour le président Alpha Condé. Depuis quelques temps, il était resté sourd aux grondements de la rue et d’une partie de l’armée", fait valoir Walfquotidien.
Le journal Le Quotidien s’inspire de la crise sanitaire provoquée par la maladie à coronavirus et titre : "Fin du variant Alpha", comme s’il s’agissait d’un virus dont la propagation a été stoppée net.
Le coup d’Etat contre le président Condé "abrège le troisième mandat de Alpha Condé et pourrait sonner la retraite d’un vieux briscard de la vie politique guinéenne".
"En froid avec certains de ses voisins, écrit le journal, le président Condé s’est tristement illustré dans sa gestion du pouvoir avec son 3e mandat au point de conduire les officiers des Forces spéciales de son pays à le renverser".
Enquête annonce qu’un Comité national du redressement et du développement a été mis en place et tous les ministres et présidents d’institution convoqués ce lundi au palais de la République.
BK/ASG
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